Les cabornes

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Légués par les habitants du temps passé, de curieux abris en pierres sèches parsèment les Monts d’Or. Tous différents, petits ou grands, ronds, carrés ou rectangulaires, ils sont remplis de surprises.

Le mode de construction à sec, uniquement avec des pierres, sans charpente ni mortier de liaison, a permis l’édification de nombreux ouvrages, cabanes ou cabornes notamment.
Il n’est pas facile de les décrire, tant ils sont variés et souvent bien cachés.

Certains de ces abris présentent une apparence extérieure qui leur donne leur identité. Ils peuvent être visibles de loin.
D’autres ne sont que des cavités aux formes diverses dans les tas ou les constructions en pierres, et n’en occupent qu’une petite partie. Ils ne sont identifiables que par leur entrée, mais ce sont aussi des cabornes.

Au XIXe siècle, il pouvait y avoir entre 1.000 et 2.000 cabornes dans les Monts d’Or, pour 7 à 8.000 hectares.
Dans les années 1980, un recensement des cabornes, sous l’impulsion du Préinventaire des Monuments et Richesses Artistiques du Département du Rhône, a révélé l’existence de 545 cabornes pour les 11 communes adhérentes au Syndicat Mixte des Monts d’Or. Un recensement complet aurait sans doute abouti à un chiffre supérieur à 400 abris.
Il est intéressant de faire la comparaison avec un recensement de 1955, opéré par un architecte et un scientifique, M.M. ROUX et CMAZOT, sur une zone d’une vingtaine d’hectares, les Essarts à Saint-Didier. A cette date, le chiffre trouvé par l’un des chercheurs était d’environ 125 cabornes. Actuellement, il n’en reste plus que 4 ou 5.

Chaque Caborne est originale

Lorsqu’on visite l’intérieur des cabornes, on est frappé par la variété des lieux et de la construction. L’entrée, le plan, la voûte, les dimensions, tout diffère.

L’entrée

L’entrée donne l’orientation de l’abri. Très souvent elle s’ouvre vers l’est, vers le soleil levant. Cela signifie que le refuge tourne le dos aux vents dominants et porteurs de pluie. Rares sont les cabornes orientées au nord, car les rayons du soleil ne peuvent alors jamais y pénétrer. Les autres orientations dépendent plutôt de la pente du terrain et de l’existence d’ouvrages préexistants.
La forme de l’entrée est capitale. Rectangulaire, elle acceptera une porte en bois afin de conserver la chaleur intérieure. La caborne devient donc habitable. Le sommet de l’entrée est constitué par un linteau de chêne ou par une pierre équarrie.
Souvent, la forme de l’entrée est fantaisiste ou irrégulière, et les pierres des jambages se réunissent grâce à un encorbellement. Dans ce cas, on économise un linteau, l’entrée est plus jolie, mais l’abri n’est plus adapté aux froids de l’hiver.

Le plan intérieur

Plan carré, rectangulaire, circulaire, à deux angles droits et deux angles arrondis, tout est possible. N’a-t-on pas visité un jour une caborne dont l’intérieur était en forme d’escargot ! Son toit s’étant effondré, le propriétaire la démonta. Si les murs de l’abri sont construits selon un plan carré, on regardera comment les constructeurs ont raccordé à ces murs la coupole qui les surmonte.

La voûte (en encorbellement ou à claveaux)

C’est par la voûte que les cabornes se distinguent le mieux les unes des autres. Il existe en effet deux techniques pour les construire.

La première est la plus répandue. Elle consiste à disposer le toit de l’abri avec des dalles oudallettes à plat, chaque rangée de dalles avançant vers l’intérieur de la construction jusqu’à fermeture du dispositif, nul besoin de disposer un échafaudage en bois lors de la construction : la pose circulaire ou plus ou moins ovale des rangées successives s’opère sans soutien. Les dalles ne sont pas disposées horizontalement mais avec une légère pente pour rejeter vers l’extérieur les eaux de pluie. La voûte ainsi obtenue porte le nom de voûte en encorbellement.

La deuxième technique est la plus connue : c’est celle de tous nos bâtiments de prestige des siècles derniers. Des pierres portant le nom de claveaux sont disposées sur une structure provisoire de bois appelée cintre, jusqu’à la pose du dernier claveau, le plus haut, en position centrale. On démonte alors le cintre et la force de gravité se charge de faire tenir la voûte à claveaux.

La voûte à encorbellement est construite de dallettes qui s’avancent les unes sur les autres. La voûte à claveaux est construite à l’aide d’un cintre en bois.

Adresses utiles

Culture

Cabornes et Petit Patrimoine du Mont d’Or

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